Cet article fait suite au tout premier, intitulé Résidence artistique Montmélian – Partie 1. J’ai souhaité partagé cette expérience en quelques mots.

Après avoir développé les plans films, je me suis mis en tête de faire des tirages contact. D’une part pour aller au bout de ma démarche qui part de l’idée et abouti dans la matière d’un objet photographique. Ensuite pour offrir à chaque participant un tirage photo authentique. Et enfin pour scanner du papier plus qu’un négatif. C’est un choix. J’aime la matière du papier et je voulais que les futurs tirages d’expo du festival soient empreints de cette matière et de ce process issu de la chambre noire.

Pour ce travail, j’ai décidé de tirer assez dur pour faire ressortir mes sujets. En bref, quelques secondes à grade 0 pour transformer les blancs en gris clair et quelques secondes de plus à grade 5 pour contraster mes images, tout en évitant de brûler les blancs. C’était là tout le défi de ces tirages : fond très clair et sujets dans l’ensemble assez foncés. J’ai tiré sur deux types de papier : un RC satiné de chez Ilford et un papier baryté warmtone de chez Bergger. Forcément, le résultat est très différent. L’un est plus flatteur et l’autre plus nuancé.

Une fois ces tirages réalisés, il a fallu scanner les 13 portraits à livrer au festival. Je vous passe les détails de la poussière. J’aurai pu les accepter telles quelles. J’ai passé une semaine entière à travailler en post-prod pour livrer mes images. J’ai voulu nettoyer parfaitement leurs visages. C’était important pour moi. Le reste, un peu moins, c’est de l’argentique et en tant que tel, la perfection de l’image sans accroc n’est pas l’effet recherché. Et puis ça toutes ces aspérités apportent quelque chose, une histoire, une nostalgie peut-être. Au final, c’est une technique ancienne appliquée au monde actuel. L’histoire de ces réfugiés reste universelle.

Je vous invite à venir découvrir ce travail à partir de samedi 25 juin 15h30, à l’esplanade de l’espace François Mitterand de Montmélian et dans les rues de la ville. Je serai présent pour partager avec vous ce moment. Le festival se tient du 25 juin au 30 octobre 2022, les photos sont tirées en grand format, elles sont dans les rues de Montmélian et point important, c’est gratuit. Je souligne que la culture gratuite ne peut exister sans les pouvoirs publics et les mécènes. Qu’ils soient remerciés.

Mon travail sera exposé au côté de celui de trois autres photographes ayant travaillé sur le territoire : Ève Lancery, Frédéric Chiola et Maloupictures. Je remercie une nouvelle fois Christophe Billon, le directeur du Festival Photo de Montmélian.